Histoire de Q Q O Q C C P

Qui de l’ivraie du bon grain,

d’avance, sait faire la différence ?

 

Quoi en chacun de nous, nous fait

développer le levain de médisance ?

 

Où s’agrippent ses griffes si ce

n’est sur les parois du délicat ?

 

Quand les routes nous la font

croiser, nous sommes renégats !

 

Comment pouvons-nous croire à

l’humanité submergée de ses tares ?

 

Combien de temps dureront encore

nos nuits sous ses pâles étendards ?

 

Pourquoi le comportement humain

se signe des défauts de l’Homme ?

 

© Max-Louis MARCETTEAU

 

L’enfant dépossédé de ses rêves. Chapitre 5/5

Oeuvre de Gustave Vigeland

Oeuvre de Gustave Vigeland

Et moi, mes pieds se réchauffent. Je ne sais pourquoi, je souris. Suis-je devenu un monstre ? Un redresseur de torts ? Un justicier ? Ma réalité se modifie sensiblement. Cette flûte a un pouvoir bien étrange. Je vais enfin sortir de ce maudit marécage et avancer droit devant. C’est ma décision. Dis maman, tu en penses quoi ?

Après être devenu une pelure du temps, une averse sans pluie, une faim sans estomac, je revis et marche d’un pas soutenu. Je suis mon seul guide, ma seule boussole, ma propre confiance. Je suis presque… heureux. Comment prononcer ce mot sans ressentir comme un frisson de… honte. Moi, heureux, là, maintenant ? C’est l’impossible qui vient de se réaliser. Mais combien de temps cela va durer ?

Et le temps de pluie fait son office. Et je pense aussitôt à prendre dans ma poche le galet bleu et les mots du papillon me reviennent : “lis à la première ondée son appel”.

Au creux de ma paume, j’expose le galet à l’ondée. Ma voix n’est pas ma voix et pourtant j’entends les mots possédés de vie et me saisissent : “La première Lune cendrée et le chat-huant sur la branche du calvaire des Huit Puits, ton chemin tu retrouveras. »

Ainsi mon périple vers la liberté a une fin… une arrivée, un point d’ancrage, un port d’attache, un territoire bienvenu, sans doute. Et si je voulais me perdre ? Et si ma liberté à moi était différente de celles des autres ? Et si ma liberté était ici ? Ce territoire maison ? Ce territoire premier mot d’un espace de rêves ?

La pluie se passe de l’orage mais le soleil fait un clin d’œil arc-en-ciel. Je reprends ma route. Le galet bleu enserré dans ma main. Je veux devenir le magicien de ma vie.

Dis maman, tu m’aimes ? Dis maman es-tu fier de moi ?

Dis maman, pourquoi tu me frappes tous les matins à mon réveil ?

©Max-Louis MARCETTEAU 2017

L’enfant dépossédé de ses rêves. Chapitre 4/5

Je suis prostré, debout. Muet. Comment traverser ce marécage ? Et qui trouverais-je après l’avoir traversé ? Et si j’abandonnais, là ? Le retour est impossible. Mourir sur pieds. J’attends. J’attends. Les yeux fermés et le cœur ouvert à l’espoir. Mais il n’a pas ce nom. Je ne connais pas ce nom, je le ressens. Il est là, au fond de mon âme d’enfant.

Mes pieds trempés et mes larmes d’un œil à un autre me brûlent. Et je crie. Ce cri qui sort d’ici, ce cri d’enfant cruellement abandonné dans ce marécage et qui n’a aucune direction prendre. Dis maman, tu es où ?
Et ce bâton qui ne me sert à rien.

J’ouvre les yeux. Une troisième nuit. J’ai l’impression de ne rien ressentir. Ma peau est une herbe séchée. Ma bouche n’a plus sa source. Je suis statue. Je suis cette nuit à moi tout seul. Cette nuit muette et qui me broie le cœur. Cette nuit qui n’a rien de moi. Cette nuit des douleurs sourdes. Je n’attends pas ce quatrième jour. Je vais mourir. Je n’ai plus de force. Elles sont parties avec mon désespoir.

Ce jour arrive. Il n’est pas aussi beau que les précédents. La liberté d’un enfant n’est pas d’être seul. Je respire encore. Debout, mes pieds sont partiellement gelés. Mes yeux sont des lanternes presque éteintes, à peine ce souffle de vie et puis, j’aperçois dans un quart de ciel orangé défiguré, des ailes d’oiseau. Est-ce pour moi ? Ce premier voyage vers un ailleurs inconnu et que l’on espère fortement.

Cet oiseau de belle envergure se rapproche de moi, tournoie, s’exprime étrangement et se rapproche. Et j’aperçois, enserré dans ses pattes, un objet qu’il laisse tomber à mes pieds. Je me penche difficilement avec l’aide de mon bâton qui se courbe en même temps que moi. Je ramasse la chose, tout en bois et le bâton m’aide – enfin – à me redresser.

C’est une flûte galoubet. Elle est gravée de symboles. À son contact, ma main se réchauffe. Suis-je à l’orée d’un rêve ? J’ose porter à mes lèvres, sans faim de trois jours, le bec de l’instrument. Mon léger souffle et mes quelques doigts, par magie, interprètent un air, inconnu, à mes oreilles. Quand, je vois apparaître à quelques toises, à l’entrée de la clairière, face à moi, une ombre filiforme. Un homme de toge violette et d’une toque noire s’approche, rapidement, trop rapidement que déjà son regard est accroché au mien à quelques centimètres.

— Que me veux-tu gamin ? Grogne-t-il.
— J’ai… froid et… faim.
— Et c’est pour cela que tu me déranges, garnement ?
— C’est que… je suis bien en peine de me déplacer. J’ai les pieds… souder au sol…
— Qu’est-ce que tu me chantes ?
— Veux-tu m’aider ?
— Je suis un magicien. Le magicien des Quatre Houx sur ce territoire. Et que m’importe tes pieds soudés au sol. Je rentre d’où je viens, et ne m’interpelle pas une nouvelle fois, je n’ai que faire de toi.
— Mais…
— Indélicat crapoussin…
— Dis-moi l’enchanteur, si tu ne frayais pas avec l’alcool de prunes tu aurais la convivialité printanière et non hivernal.
— Qu’est-ce qui pousse entre tes oreilles le marmot ? Tu te crois où ? Au salon des jouets enfarinés d’oribus ?
— Ton aura se pourrit par chaque lettre que tu viens de prononcer. Bientôt, je devrais te prêter mon bâton pour que tu puisses rentrer dans ton logis
— Qui… es-tu… marmouset ?
— Vois tes mots, tu deviens viande carnée…

Le magicien, peau tannée, bouche édentée, devient comme un arbre foudroyé, planté dans la boue gelée.

( à suivre …)

©Max-Louis MARCETTEAU 2017

L’enfant dépossédé de ses rêves. Chapitre 3/5

Oeuvre de Dik Ket

Oeuvre de Dik Ket

— C’est toi l’arbre qui me parle ?
— Oui mon garçon.
— Tu m’as fait peur.
— Et à moi donc !
— Comment aurais-tu peur, tu n’es que végétal.
— Mais je suis vivant.
— Vivant et parlant. Je rêve.
— Rêve ou réalité, qu’importe, tu viens de franchir mon territoire.
— Territoire ? Qu’est-ce ?
— Une parcelle de terre, un espace privé, une onde éprise de vie pour moi et dont la terre que j’aime ne peut être foulé par un inconnu.
— Je ne suis pas un inconnu. Je suis celui qui est né sur cette terre.
— Pas celle-ci. J’en suis certain.
— Et pourtant, l’arbre, je suis ta sève.
— Tu me chantes un drôle de couplet, gamin.
— Je suis en vérité l’enchanteur de cette terre et d’un mot, je te transforme en bipède galopant dans la steppe.

Et aussi étrange que cela puisse paraître, l’arbre se métamorphose en un genre de farceur qui me rit béatement au nez.

— Fichtre et mille rameaux d’automne, me voici dans un drôle de déguisement.
— Et moi, étonné de mon pouvoir. Je crois que j’ai été ensorcelé un instant et me voilà à tes côtés avec désarroi.
— Tu es celui qui devait accomplir ma renaissance et pour te remercier voici le bâton à la crosse recourbée et presque tranchante, pour te guider dans ce territoire.
— Merci à toi.

Il disparaît à ma droite et je prends à main gauche. Hasard du chemin, hasard des rencontres, je ressens en moi un changement. Je franchis des rivières, des ponts d’arbres, des entre falaises, le soir se prend à aimer le jour qui va s’étendre dans le drap les huit heures à venir.

Je vais par une deuxième nuit dormir en compagnie de l’étrange, de l’insolite, du saugrenu, et surtout de l’inattendu. À mon réveil dans le creux d’un arbre couché comme un cercueil, je ne retiens rien et la faim me tenaille comme une pince qui a la dent dure. Je n’ai pas suivi de stage de survie. Et je reste sur ma faim à défaut de m’empoisonner ou l’inverse. Je suis à jeun, je suis la fatigue, je suis ce tout d’enfant et ce rien de vie dans un monde mystérieux, ignoré, inaccessible.

Je reprends mon chemin qui n’est plus d’azur depuis longtemps et j’empreins des traces plus ou moins marquées qui m’amène sur un lopin marécageux. Je reste immobile. Enraciné par la peur. Mains jointes entre mon bâton, j’attends. Mais quoi attendre ? La non vie ? L’enfant que je suis commence à pleurer, et l’adulte qui sommeille en moi se prend à trembler. J’ouvre les yeux de l’angoisse et des rires ironiques de ma cervelle embrumée crispe mon ventre torturé par une faim qui n’a pas de nom.

(à suivre…)

©Max-Louis MARCETTEAU 2017

L’enfant dépossédé de ses rêves. Chapitre 2/5

J’ouvre mon regard autrement si je veux survivre et j’obéis à ce papillon. Je prends le premier galet à mes pieds. Il est d’un bleu parme, d’une belle douceur, aussi large que ma main, et qui me fait penser à l’unité de temps correspondant au siècle. Le ciel m’observe. Il sourit aussi en bleu azur et les nuages mouchoirs pliés au loin ne bronchent pas. Ce n’est pas aujourd’hui que la pluie consentira à exaucer le vœu.

Qu’importe, je décide de suivre le chemin de l’Azur avec ses fleurs de trèfle, rose, à longues tiges, semées sur cette plaine qui s’ouvre comme par enchantement à mes premiers pas. Je me sens bien, léger, comme un nuage… blanc, non pas blanc, laiteux, mais pas enfariné. Je ne l’ai pas dit, mais pensé. De toute façon, que m’importe.

En fait, je flâne. Je prends ce temps devenu mien pour un … temps, que les secondes se gravent de ce bonheur éphémère de paradoxe. Le souvenir s’imprime comme une eau de roche sur les galets de mes pupilles. Rien ne m’arrête. Je me conte et me raconte ma propre vie. C’est mon tracé. C’est ma première naissance, celle que je n’aie pas eu. Celle qui m’attendait les bras tendus. Dis maman, t’es où ? Je cherche ton sourire. Je me suis perdu. Et pourtant ici, j’ai l’impression d’être en tes terres, maman.

Le dernier soleil prend son drap du soir. Je souris aux premières étoiles. J’ai froid. Oui, j’ai froid. Mais je me sens vivant. C’est étrange d’être vivant. Dis maman, c’est comme ça d’être vivant ? Où je suis mort ?

C’est ma première nuit dans le ventre de la nature. Seul et pourtant que de gazouillis, de rumeurs, de souffles, de murmures inconnus. Dis maman, c’est toi qui me parles ? J’écoute ton cœur, là ? Tu es vivante ?

Et puis, je m’endors entre deux oreillers de buissons ouatés, tellement doux, tellement incroyablement soyeux. Dis maman, c’est ta peau ?

Je me réveille. J’ai dormi ? Il faut croire. Je ne ressens aucune faim, aucune peur, aucune solitude. Je suis bien. Je suis au cœur de toi, maman. Enfin, je crois.

Je n’ai pas de direction précise. Je quitte la plaine et j’aborde des vallons boisés, et épineux. Une voix me fait sursauter.

(à suivre …)

©Max-Louis MARCETTEAU 2017

L’enfant dépossédé de ses rêves. Chapitre 1/5

Barbara, du blog lireditelle, a proposé à ses élèves (6ᵉ) d’écrire un conte avec la … Bnf (Voir ICI et ICI). J’ai donc, moi aussi, relevé le défi … dans une certaine mesure, et avec un retard certain.

 


Le soleil a tiré le rideau depuis longtemps. Je fais de même, bien après lui. La bougie à bout de souffle, s’éteint. Demain, je pars. Demain, j’ouvre un nouvel horizon. Demain sera différent. C’est dit. Demain, est au bout de mes doigts. Je respire déjà demain, le Grand Loup Garou ne viendra pas cette nuit me pincer le ventre. Non. Et à la première heure, je prends mon baluchon qui m’attend impatient, lui aussi de quitter cet endroit dont je suis l’esclave enfant. Le portefaix.

J’ai quelques larmes, là, sous ma couverture. Je suis l’enfant dépossédé de ses rêves. Je suis l’enfant trop grand, trop lucide, trop du trop de cette réalité qui me mord entre chair et cœur.

J’ai quelques larmes, là, sur mes joues. Je suis l’enfant entre désir de vivre encore et celui d’arrêter de respirer. Je suis l’enfant entre papa et maman, qui n’existe plus.

Mon sommeil n’est pas mon sommeil. Je me perds dans les méandres du clair-obscur.

Et déjà le temps du matin bonheur arrive. Le coq chante quand la nuit, enfin, déchante. Je me lève en des craquements furtifs, griffures sèches dans ce tableau gris de mon nouveau départ.

Je ne veux pas avoir ce dernier regard sur ce déjà passé envahissant. Je prends mon baluchon. Je me dirige vers la lucarne. Je voudrais m’envoler. Mais qui suis-je pour demander un tel vœu ? Je n’ai que mes petits bras, mes petites jambes et mon petit cœur qui devient de minutes en minute de plus en plus gros. J’ouvre cet hublot et enjambe la liberté. Je ne pense pas me noyer. Non, je suis dans ce moment d’inconscience consciente automatique. L’instinct de survie.

Le ciel impose ses premières couleurs orangées taffetas prismatique. Je descends lentement par le cordage improvisé d’une liane et pose pour la première fois le pied sur la chaussée de terre, empreinte de mes anciennes douleurs. Je souris. Le village est encore sous la couverture des rêves.

Je cours comme un ralenti qui ne dit pas son nom. Seul le silence de mon souffle s’oppose au silence presque offusqué de le déranger à cette heure matinale. Et je cours, cours, cours, cours de plus en plus … lentement. De la route de terre noire empierrée par endroit aux nids-de-poule égarés, le premier jour dépose ses lumières, sa fraîcheur, sa naissance, son avenir.

Je m’arrête au bord du ruisseau que je crois être des Trois Galets. J’ai chaud, trop chaud. Je ne suis pas habitué au grand air, à courir dans les champs et les bois. Non, je suis asservi aux tâches domestiques tous les jours, sans répit, sans récompense dans une royale demeure.

Agenouillé, je bois de son eau, de sa vie, de son sang entre mes mains recroquevillées possédées de gratter sol et ciel, enfin, la liberté, je la ressens. Et là, je tourne la tête d’un quart et mes yeux en coin : un papillon vient se poser sur mon épaule. Aussi étrange que cela puisse paraître, il pèse fortement. Ma chair se froisse, frissonne. Il a l’envergure d’un moineau.

Je me redresse, lentement, aussi lentement que la liberté me l’autorise : ce papillon. Et il me parle ! Le papillon me parle, dans le creux de mon oreille gauche, je l’entends. Sa voix est suave. Cette réalité m’enchante ou suis-je enchanté par l’eau de ce ruisseau ?

Prends le premier galet à tes pieds et lis à la première ondée son appel. Et ne prononce jamais le mot : blanc, jusqu’à ton arrivée à destination.

Me voilà à présent debout, et le voilà qui s’envole, l’air d’avoir tout dit, de s’être approprié une part de moi. Et je rage, intérieurement. La liberté ne m’est pas acquise. Non ! Je quitte une geôle pour une autre chaîne. Je rage et les larmes sombres noircissent mes mains, mon premier jour éveillé. Et puis, je respire l’amertume de mon premier Soleil, une simple ombre plus brillante que les autres.

(à suivre …)

©Max-Louis MARCETTEAU 2017

Comme un refus

Contes et lumière, une voix d’ombre se pose.

Ouvrage de la parole qui cimente et s’impose,

Mémoires des personnages surgissent figurés,

Métal de mots s’imprime aux visages cirés.

Enfant d’autrefois, tu portes en toi ce grandiose.

Une à une les années passent au fil du rasoir,

Nos vies séisment les légendes et grimoires.

Régenté par le monde consommable avide,

Entraîne dans son sillage l’éphémère au vide,

Facile et insatiable, le cortège de tristes héros,

Usés à la seconde qu’ils existent par l’info.

Souriez enfants d’hier, vous êtes les seuls lucides.

 

© Max-Louis MARCETTEAU

Tu es devenue …

Oeuvre de Stephen Elvidge

Oeuvre de Stephen Elvidge

 

Tu es devenue morte saison, cercueil de feuilles,

Ton terreau ne servira pas les asticots au seuil

D’un Paradis de légumes, ils creusent les galeries

De tes rides, les chairs moites comme un nid

Abandonné, ils te déshabillent à la froide nuit,

Aux corps à corps avec tes rêves seule tu jouis,

Et les parfums de tes amants alarment les cris

De tes fibres essoufflées tiennent la panoplie

Tels des pantins, ton fil de vie vient d’être cueilli.

 

© Max-Louis MARCETTEAU

Au clair de lune

Au clair de lune les cendres s’éparpillent

sur les yeux mis en rang d’oignons

Prêts à pousser au premier rhumatisme

printanier d’un paranoïaque Néron.

En attente de respirer les fleurs de vies

avortées par manque d’attention

Les vers de terre ripaillent de racines

humaines au clair d’un sermon

Que prêche un Christ égaré sur une

terre chrysanthème, sans rédemption !

© Max-Louis MARCETTEAU

Rien ne va plus

Blog de annedenisdelln contrainte d’écriture. Et voici le texte 🙂

Rien ne va plus, les jeux sont défaits. Défait, le mot est faible comme le tronc d’arbre devant la tronçonneuse de service. Service compris, je sors du café, l’air d’avoir pris une douche froide. Froide c’est bien toi, en ton caractère chaud. Chaud devant tu avais ces mots dans ta bouche qui se truffait devant un chapeau melon reconvertit en détective privé. Privé, je l’étais de toi, ma princesse, ma pomme. Pomme que nous avons croqué entre le troisième étage de la vie et le cinquième de l’adultère. Adultère et cartomancienne qui avait des chausses de boxeur, gants transparents, et nous alerta sur notre devenir en s’exe clamant : “ Nom d’une pipe en boite, il ne faut plus prendre les parapluies pour des sirènes!”. Sirènes, nous étions en double, triple, alerte, plan Paul Marre. Mare déjà et l’eau dans le réservoir des futurs souvenirs qui rappelaient par un éclair fugace et fuyant la révolution, les jacobins, les communards, les jansénistes, les girondins, les montagnards. Les montagnards, j’avais le goût de la rive gauche entre le premier lampadaire du pont Neuf et la rue adjacente en pavés. Pavés dans la même mare, je me devais de prendre la première malle venue et me tirer à la lueur du ciel décoiffé par des nuages blancs sur fond de néant. Néant, j’y suis à présent et pour rien.

©Max-Louis MARCETTEAU 2017

Un fil de réalité

Blog de lateliersouslesfeuilles contrainte d’écriture. Et voici le texte 🙂

L’hiver s’installe comme chez lui et frictionne les premiers frissons sur les chairs terrestres. Mon regard s’arrête sur un arbre défeuillé, nu; comme moi sous la pluie, juste fine à peine frisée, d’un pommeau de douche, … par delà une grande baie vitrée me laisse croire … en l’accueil … de terre nature en son sein et me fait rapapilloter avec ses champs, bosquets,massifs,bûches et bûchettes, herbes folles qui stigmatisent ce tableau à cœur dépouillé comme un désert sans peau.

Le flot continu, d’une eau juste chaude, à peine froide, polissage du corps et mes paupières se ferment en des volets rêveurs défigurés, éveillés. Je vois, … oui, je vois ce caractère sauvage, ce bas ventre de campagne comme épilé de sa substance nutritive : le respect, dont le fil a été rompu. Toute l’avide moelle de possession de quelques bipèdes affamés, voraces,cupides,rapaces, et surtout insatiables qui exploitent, pressurent,spolient, en un mot, viol … écrase,ruine,supprime, saccage,massacre,ôte,efface,dévaste,brise, broie, bouleverse, … tout cela pour consommer à l’indigestion, à la bêtise, à l’ineptie, à l’imbécilité, à l’ignorance, à la connerie, à la frivolité, au non-sens, …

Je sors enfin de ce malaise. Les yeux en une onde de tristesse, la pluie fine s’arrête, je passe au séchoir vertical, et puis à l’habillage automatique. Aujourd’hui, je vais travailler à l’atelier des bryophytes qui juxtapose celui de l’ethnobotanique de la station BxVz22 de Pcb (Proxima Centauri b, pour les puristes).

Il m’est annoncé huit heures par ma capsule intégrée sous l’oreille droite. On est en l’an trois mille un. Il ne reste de la Terre que des documentaires.

©Max-Louis MARCETTEAU 2017

A la cervelle

Artiste Clara Bow en 1928

Artiste Clara Bow en 1928

A la cervelle posée sur le plat d’argent, les neurones synapsent le conquérant, le fameux scalpel assoiffé d’agonisants tenu en main par un maître tout de blanc, cuit au four de la folie cet édenté médecin dégoulinant de veines pendues à sa blouse de saint découvreur de l’anatomie tel l’archéologue clandestin pille les secrets pour enrichir sa démence à dessein d’empaler l’âme qui le tourmente sur la croix de l’agonie d’un voleur de bonheur qui se devait de gagner son paradis !

© Max-Louis MARCETTEAU