Cœur d’amant flambé

Shalom Harlow et Marc Vanderloo photographie par Bruce Weber pour Versace 1996

Shalom Harlow et Marc Vanderloo photographie par Bruce Weber pour Versace 1996

Pour deux personnes ( cependant une seule

Doit se délecter de ce met unique sacrifié,

Tandis que l’autre est broyé par la meule

Du chagrin, de l’amertume et de sa vérité ! )

Préparation de plusieurs semaines voire

Même de plusieurs mois selon la teneur

Tendre ou carné de ce cœur au réservoir

De loyauté, débordant d’amour en liqueur !

Vous prémunir de patience, denrée rare

Mais indispensable qui vous permettra

D’obtenir le meilleur cœur, sans hasard !

Une fois découvert, enfermez ce délicat

A l’intérieur de votre filet à provision.

Celui-ci, parfumé de la fleur d’espoir,

Du rhizome de la douceur de l’illusion

D’aimer, du condiment d’une histoire

Féerique à deux, vous le tiendrez ainsi

Le Temps qu’il devienne épris de vous.

Puis préparez un lit douillet de paradis,

Vaporisez de mots d’auteurs, vaudous

De la poésie romantique et posez-le

Sur ces alluvions brûlantes de désir !

Eliminez tous les doutes douloureux

Qui errent dans ses ventricules, vizirs !

Choisissez des morceaux de sourire,

Les plus beaux, de sincérité, de vérité,

Plongez, ensuite ce cœur dans cet élixir !

Il est à présent à point ! Vous écorchez

Chaque partie de sa vie, maintenant !

Vous pimentez le tout de secrétions

Infâmes et vous le flambez de harcèlements

Saupoudrez d’indifférence maison !

Note : servir chaud avec une crème d’humour !

©Max-Louis MARCETTEAU

Jubilation

Oeuvre de Will Pealatere

Oeuvre de Will Pealatere

Telle une araignée, tu tisses une toile pour ton prochain amant.

Veuve noire, tu jubiles à la pensée, de séduire un mâle dandy.

Tu t’es coloriée en bleu amour, un vague sourire, tu t’entends

A le dévoiler, pudiquement sur un masque de cire de prix !

Tu te positionnes telle une vitrine sur le parapet d’une eau,

Vive, de connaître l’impensable émotion : Le premier contact

De la chaleur féline de l’innocent, appâté par ton habit, sceau

Imparable, venimeux sans paraître, voilà l’initial de ton acte !

Tu gagnes. Heureuse d’empaler le malheureux joueur, fiévreux

D’embrasser tes courbes, il ne restera de lui qu’un squelette usé

Par tes nombreuses morsures d’amour. Tu verseras dans le creux

D’un verre ses restes, et jetteras dans l’eau, épuratoire, son humanité !

Le cycle infernal se reproduira, chaque mois, jusqu’au jour

Où tu enfanteras à la grâce d’un Dieu qui aura l’indulgence

De t’aimer pour ce que tu es : une Femme. Pour toujours,

Ta vie sera autre, tu aimeras et les hommes seront ta providence !

©Max-Louis MARCETTEAU

Enfants

Oeuvre de noorl3yoon.deviantart.com intitulée unbreak_my_heart

Oeuvre de noorl3yoon.deviantart.com intitulée unbreak_my_heart

Combien d’enfants dans le monde sont des âmes perdues ?

Combien d’enfants sont militaires pour un pays sans avenir ?

Combien d’enfants crient la nuit par les cauchemars d’abus ?

Combien d’enfants crèvent de ne pas rêver d’un jouet à tenir ?

Combien d’enfants regardent un parent mort dans la rue ?

Combien d’enfants se lavent dans une douche désespoir ?

Combien d’enfants alimentent les fantasmes sur les trottoirs ?

Combien d’enfants sont mutilés par les idées en tirs d’obus ?

Combien d’enfants se meurent par le manque d’amour à vêtir ?

Combien d’enfants travaillent de l’aube au crépuscule, battus ?

Combien d’enfants n’ont plus de larmes à rire pour guérir ?

Combien d’enfants ne verront pas demain par une nuit corrompue ?

Combien d’enfants n’auront pas de Noël ?

©Max-Louis MARCETTEAU

Reflet

Oeuvre_de_Loui_Jover

Oeuvre_de_Loui_Jover

Relever la tête. Se frapper le visage de ton regard perçant. Sourire de sang.

Je brise ma chaîne. J’ouvre la porte de l’inconnu. J’ai froid sans toi. J’ai peur.

Dans cet espace inconstructible tu viens me récupérer comme un jeune chiot.

Je me blottis dans tes bras. Je tremble de réconfort. Je reprends ma laisse, bonheur.

Je pars en ta compagnie sur la route de mes défauts. Oui, je t’aime, à mes dépends.

Je reste près de toi ma maîtresse. J’avoue mon impuissance, moi le parfait idiot !

©Max-Louis MARCETTEAU

Automne

Oeuvre de Johanna Harmon

Oeuvre de Johanna Harmon

Tu es mon automne. Mes feuilles d’écritures tombent dans le ruisseau

De mes larmes qui tempêtent d’être à nouveau seul. Tu étais mon soleil,

J’étais ton arbre de vie. Tu es partie, sur la pointe de tes rayons au beau

Milieu d’une histoire d’amour qui a perdu sa première majuscule de miel.

Je goûte les vents violents de ma décrépitude. Une brise cinglante flèche

Des brèches sur mon corps dynamité par tes souvenirs, notre passion !

Je cours sur la pluie de tes phrases aussi sublimes que la peinture fraîche

D’un Van Gogh arrachée à la réalité dans l’internement de sa déraison !

A genoux, dans la boue, gluante de mes lignes, je construis mon espace

Barbelé des nuits flashées de ton fantôme que j’engloutis d’un corps

A corps qui caresse ma peau d’un acide, ta sueur, ce liquide, cette mélasse

Que j’ingurgite à l’écœurement et m’empoisonne jusqu’au matin, à mort !

Mon œil droit est enflammé par la tension d’un non-sommeil, je hurle la douleur

Qui se rit de vivre en moi comme une nature parfaite. Je l’entretiens, comme

Toi, dans l’intime de mes écrits, de ma vie, un semblant de vie, un malheur

En sept lettres qui charpente son ossature et me tient la main en somme !

C’est maintenant, que je vis cette Histoire d’Amour.

Visage amoureux

Oeuvre de Sarah Fecteau

Oeuvre de Sarah Fecteau

Visage qui s’élance ! Lumière qui s’affole !

L’un amoureux ! L’autre qui prend peur !

Lui n’attend d’elle que les caresses folles

De ses ions positifs sur sa peau liqueur !

Éclairage intense ! Passion dévorée ! Feu !

Le bûcher flambe ! Le vent lumineux saisit

La chair de cette figure, cette proue au vœu

D’assouvir sa vie, sur cette lumière bénie !

Rien n’arrête ce cyclone génial ! Le baromètre

S’étire de son axe ! La pluie cependant, guette.

Ce visage absorbe la lumière, devient l’Être

De possession qui domine par son unité comète !

Il est éphémère ! Le voilà qui pleure de rage !

La nuit s’étale dans son drap et lui se couche

Dessus, froid, immobile, les traits en échouage,

Ensablés, boursouflés sur une vague, une bouche !

©Max-Louis MARCETTEAU

Piqué au vif

Photo Bruno Barbey - Amoco Cadiz 1978

Photo Bruno Barbey – Amoco Cadiz 1978

Piqué au vif par un vent d’Ouessant, l’oiseau feutré se pose,

Sur un morceau de bois usé par l’eau, qui dérive lentement !

Il attend le moment de repartir ! Une boue, une ecchymose,

Noire, circule près de lui, le devance, par son arrogance de manant !

A quelques milles, un navire, à ventre demi-éventré, déverse,

Un sang caillé, par milliers de tonnes, qui enveloppe du vivant

Sans distinction de forme, de valeur, et court de son commerce

Vers des rivages sableux, vierges, d’une allure de conquérant !

L’oiseau, hélas, à ce moment, curieux, dévoile, majestueux ses ailes !

Dégage un long périmètre d’observation., fasciné par ce fossoyeur,

Cette île noire, vaguante sur les rouleaux de l’eau océanique, fidèles,

A concevoir une onde quels que soient les événements, surtout de malheurs !

Il aperçoit, des corps difformes qui ressemblent à ceux de ses congénères.

Étonné, il tourne en rond, revient, repart, veut s’assurer que ce cauchemar

Est une illusion, un coup de crayon de l’artiste sur un océan de galère,

Une substance hallucinogène, non ! C’est une réalité à ne pas y croire !

Comment ne pas s’affoler ? Ne pas piailler devant ces funéraires,

Cet abattoir à ciel ouvert témoin de ce massacre ? Il remonte en hauteur,

Pique et repêche un des siens, goudronné jusqu’au blanc de l’œil, ulcère

Vivant ! Il infecte son bec, se brûle et plonge avec son cadavre, dans l’horreur !

©Max-Louis MARCETTEAU

Larme . . .

Œuvre de Béatrice Tillier - affiche Festival BD de Gisors 2009

Œuvre de Béatrice Tillier – affiche Festival BD de Gisors 2009

Il y a toujours quelque part, une larme posée sur le divan d’une pensée sombre. Elle se regarde dans le miroir, nue, lisse, galbée, émotionnellement vivante et pourtant morte par anticipation sur le reflet d’une consistance grise. Demain, son avenir est écrit : encombré d’un rire ! L’arrogance, le mépris de son existence sera bafoué. Cette larme sera dans le prochain bateau de l’hilarité, du désopilant !Il y a toujours quelque part l’impondérable qui casse l’attitude habituelle, évapore la raison, empale le quotidien. Cette larme née pour le chagrin va couler pour un rire éclatant !

©Max-Louis MARCETTEAU

Bisou

Oeuvre de Steve Godfrey

Oeuvre de Steve Godfrey

Un bisou là ? Ou ici ? Ou juste à cet endroit précis ?

Qu’importe, un bisou est une empreinte indélébile

Qui s’imprègne en profondeur et va s’étendre à vie

Dans les cellules de nos émotions câlines nos amies !

Bisou tendresse, celui qui se promène sur la joue, le front,

Se reprend comme un bon dessert, marque son territoire,

S’appuie légèrement, ensoleille pour la journée l’humeur rayon

De bonheur, l’indispensable arc-en-ciel, notre gloire !

Bisou câlin, celui amoureux, qui se pose à tous les endroits,

N’a aucun tabou, s’ouvre à toutes les propositions, invente

Des figures, s’apprivoise à la demande d’un sourire courtois,

Devient intime par possession, devient rituel pour la galante !

Bisous de tous les pays, le pouvoir est entre vos mains !

La valeur de vos actions détermine les demains humains,

Heureux ou tragédiens, car de votre présence tout dépend !

Bisou journalier, je prie en ton pétillant amour caressant !

©Max-Louis MARCETTEAU

Vulnérable

Photo_Stefano_Niccolini

Photo_Stefano_Niccolini

Ce doigt se pose, là ! Endroit stratégique. Il appuie. Il pénètre.

Immobile, il reçoit une chaleur exquise. Il s’introduit, jusque là.

Applique une légère vibration, verticale. Il constate à ce traître

Emplacement qu’il est prisonnier de ces lèvres avides, oméga !

Elles serrent, lentement, à l’application d’entendre le cri panique

Du profiteur de l’aubaine de son ouverture tardive par ce manque

D’attention, qui résiste comme un poisson pris à l’hameçon chique

D’apparat et s’enivre à déguster une chair nouvelle dans sa calanque !

Cependant, une humidité inconnue s’étend sur sa paroi extensible.

Elle s’inonde malgré elle. Rien n’arrête l’exponentielle douceur violente

Qui grimpe sur toutes ses fibres agitées par un tourbillon irrésistible

Qu’elle ne sait pas nommer, qui chavire l’apparence de sa vie mourante !

Elle va sustenter ce membre jusqu’à plus soif, jusqu’au délire uvulaire !

Hélas ce doigt, par des tractions, des acrobaties, se retire soulagé !

Il est indemne ! Il n’avait pas supposé un seul instant qu’avec son air

De rien, son doigté pâmait une superbe et affolante ophiure, en vérité !

©Max-Louis MARCETTEAU

Rose de coeur

Oeuvre de Svetlana Behor

Oeuvre de Svetlana Behor

Un jour, un cœur s’épris d’une rose bleue sans épine.

Ils étaient heureux. La vie était une douce musique,

Au chant mélodieux qui s’étalait au-delà des mines

De la misère ambiante, des sourires sardoniques !

Hélas le cœur avait une raison que la raison ignorait !

Il était amoureux des pétales galbes, fins, magiques,

De la rose qui commençait à vieillir et elle, se battait,

Pour garder son velours, sa tendre peau, féerique !

Le Temps filait sa toile, imperturbable ! Regardait,

Furtivement, tel un concierge, ce couple incertain :

La rose amoureuse s’essoufflait à garder le succès,

De son cœur, charmant coureur qui jouait les opportuns !

Celui-ci frétillait pour une autre rose, un jeune bouton !

La rose bleu se fana en quelques nuits, abandonnée,

Usée, salie, perdue dans l’infini d’un champ d’émotion !

Elle pleura. C’était la première fois : des larmes flambées !

Son dernier vœu, se jeter dans un océan de détresse !

Mais avant elle fit promettre aux autres roses de se couvrir

D’épines au nombre des coups, de griffures traîtresses,

Que lui avait fait subir son impudent cavalier, son saphir !

Aujourd’hui, quand un cœur saigne par Amour, une rose n’est pas loin !

©Max-Louis MARCETTEAU

Tumulte

Oeuvre de Maximilian Pirner - Lovers in the Small Boat

Oeuvre de Maximilian Pirner – Lovers in the Small Boat

Ultime obsession de vivre entre les draps nuages,

Et la réalité moribonde défenestrée de l’âme nue,

Les mains encrées d’ELLE au cri délié de la rage,

D’ouvrir cœur à vif de LUI au tréfonds corrompu

Et rompre les liens sangsues et respirer la liberté

De chair au hasard des étoiles sirènes amantées.

©Max-Louis MARCETTEAU 2015

Un couple d’arbres

Oeuvre_de_Claude_Monet

Oeuvre_de_Claude_Monet

Un arbre rencontra par un jour de grand froid un autre arbre !

Seuls dans la steppe, il n’y avait qu’une brassée de racines

Pour s’allier dans ce moment difficile, ne pas mourir au marbre

Hivernal, ce pourvoyeur de sommeil tombal comme la morphine.

Le premier contact était doux ! Curieux. Insaisissable par émotion.

Chacun, rhizome à rhizome tricota un solide lien. Nourriture à deux,

Ils étaient uniques dans le mot unique. Ils dominaient la sensation

D’être seuls pour être singulier, indéracinable, en un mot : heureux !

Branches en branches, feuilles en feuilles, les éléments se soudent !

Le Temps apparaît différent. Le Temps n’a plus les mêmes secondes !

A deux le Temps se présente éternel ! Une sève nourricière coule

Dans les membres qui résisteront aux rudes semaines du monde !

Et puis un jour de tempête, l’un d’eux se déracina comme une dent.

Laissa une terre retournée. Son agonie dura un printemps. Lentement,

L’autre se détourna, pris un chemin de traverse, s’écroula très loin ;

Ses branches s’enroulèrent et son tronc s’enterra dans un bain de. . . chagrin !

©Max-Louis MARCETTEAU

Croire, oui et après ?

Oeuvre de Kenton Nelson

Oeuvre de Kenton Nelson

Le Temps est un poignard !

L’œil interprète son espace ,

Découpe sa nuit au phare

D’un mot et meurt d’angoisse !

Le Temps de croire est parti !

L’existence d’ici est de vivre

A la seconde, demain est pris

Dans le vertige de survivre !

Le Temps de respirer est révolu !

Il faut gloutonner l’oxyde carboné,

Civiliser sa consommation sangsue

Et mourir empalé par un cancer paumé !

Le Temps d’écrire ne sert à rien !

Tout est déjà écrit, nous reposons

Les opérations comme des gamins

Et nous croyons avancer dans nos prisons !

Le Temps de fermer ces lignes,

Mon esprit sera vide, mon destin

Recopié mille fois par le signe

De l’incertitude d’humain tragédien !

©Max-Louis MARCETTEAU

MonA

Marina Aleksey

Marina Aleksey

Mon silence est ton silence. Mon prénom est une vague,

Qui écume des larmes d’un manque. Le Temps impatient

S’ouvre à la brèche d’un écho : ta voix, une frêle dague,

Plantée dans mon corps, saturée de l’attente, ce mendiant !

©Max-Louis MARCETTEAU

Distorsion d’amour

Douma "bourgeon rouge", Graphite et crayon de couleur sur carton tonique, 40 x 30 cm

Douma « bourgeon rouge », Graphite et crayon de couleur sur carton tonique, 40 x 30 cm

Il était une fois une jeune femme qui croyait au mot Amour.

Elle avait décidé de portraiturer une toile vierge, représentante

De cet état impalpable. En fonction de ses pulsions vagissantes,

De son humeur, elle se dépossédait de ses visions vautours !

Les nuits se goinfrèrent d’une odeur de peinture, une odeur

D’intimité jouissive, une odeur possédée du secret dévoilé,

Une odeur d’instinct, une odeur palpitante, une odeur bonheur

S’étalait sur les longues nuitées, qui de silence ruisselé !

Un genre de puzzle, qu’elle modifiait aux fils du temps, prenait

Disposition, s’amplifiait, débordait vers l’extérieur de son espace,

Limité, alors que par définition l’Amour est illimité, surfait

Parfois, vain à contrôler, qu’elle devait tenir dans cette impasse !

Étrangement, elle posait des masques comme si elle cachait

Sa pudeur, ses envies, ses pensées, ses phantasmes, ses peurs.

Voulait-elle les découvrir, un à un, chacun leur tour, au trajet

De sa vie d’adulte, déjà écrite, pas encore vécue, sans erreur ?

Avait-elle plusieurs personnalités ? Composait-elle vraiment,

La sincérité de son Amour ? Avait-elle impliqué le mot trahison ?

Avait-elle peur d’accéder à ce gouffre ? Était-elle dramatiquement

Incapable d’assumer ? Avait-elle droit à vivre l’Amour par la raison ?

Elle aimait les femmes ! Elle aimait son corps ! Elle était prude !

Elle flambait à la première caresse de ses doigts, sur l’élément

Capuchonné de son intimité ! Elle faisait l’amour à la solitude

De ses désillusions : son tableau, son miroir inavouable, son amant !

©Max-Louis MARCETTEAU