Deux chaises

Photo Marcetteau Fabrice 2011

Photo Marcetteau Fabrice 2011

Deux chaises vides, côte à côte, au jardin du Luxembourg :

. . .

Bientôt, l’habituée de dix-sept heures trente.

 Bientôt, je planterai mes pieds à un autre endroit.

 Qui t’y amènera ?

 Un inconnu, un habitué.

 Le temps achève notre patience à atteindre nos rêves.

 Le rêve est amer quand il ne se réalise pas.

 Nous créons un vide sans écho.

 Qui racontera notre histoire ?

 L’oiseau mort qui léguera ses plumes à la main inconnue.

 La main qui aura tenue la folie sans trahir sa raison.

 Est-elle née ?

 Elle est née, mais ne sait pas encore qu’elle racontera notre histoire.

 Toute histoire est éphémère.

 Notre histoire est une ride sur le front d’une vague.

Il restera une écume qui se perdra dans l’océan des autres histoires.

 Qui lira notre histoire ?

Les autres histoires, au clair de Lune.

Qui les écoutera ?

Les étoiles les plus jeunes, pour s’endormir.

 J’aimerai dormir dans une maison et y mourir.

 L’on naît à deux, l’on meurt seule.

Une maison est un enfer, les mêmes personnages, aux mêmes histoires.

Je serai enfin libre.

La liberté ne se tient que par son propre mot.

Le mot dessine l’histoire.

Je résiste à l’approche d’une nouvelle réalité.

 La peur se coince parfois les doigts à la porte de l’inconnue.

Ma peur raisonne avec le cœur.

Ce jardin est notre histoire.

 Nous sommes l’un des habits de ce jardin.

 Pourquoi partir, si ce n’est mourir ailleurs sans histoire ?

Voilà ton habitué de dix-sept heures trente.

 . . .

©Max-Louis MARCETTEAU

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