Écriture imbuvable

Image du film Orgueil et Préjugés - 2005

Image du film Orgueil et Préjugés – 2005

 

A l’écriture imbuvable, l’encre pleure son sang sur les lignes déformées de l’absurde. La chair putride des mots se répand sur la route hérissée des ratures. Les mots sont des sexes par lesquelles naissent des définitions qui se proclament prince de sang noir, la magie ouvre les portes des alchimistes en herbe, à la tisane assassine, à longuet urticant, la voix s’égorge dans un râle que ne saurait recoudre un légiste après une autopsie. Aux traits de lumière, frise les mots. Les yeux se pendant aux lampadaires de l’angoisse. La première page prend la peur comme compagne, se froisse devant la rebelle impudeur, se couvre de honte aux fautes, frappe la fin du début, au point maton, les virgules accrochent les iris, transpercent le blanc et coule l’humeur de la mort en linceul, le lecteur vient de perdre la vue.

© Max-Louis MARCETTEAU

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