Les petits cahiers d’Émilie. Émilie 9.20 (Hors délai)
Il était une fois un tracteur qui s’ennuyait ferme, même si une vieille poule lui concoctait tous les jours un résumé de la veille des caquetages de la basse-cour. Il avait été marqué d’obsolescence avec d’autres matériels dont les états étaient divers et variés entre les pannes et la vieillerie. Ils étaient devenus le produit de l’inutilité même si parfois des inconnus osaient ponctionner quelques pièces de leurs mécanismes, et cela au déchirement silencieux d’une déchéance mal vécue…
Tandis que dans la buanderie une lessiveuse chantait à tue-tête un bel canto en compagnie d’un feu ardent amoureux à la première forme de ses lignes de fond, le tracteur ruminait à travailler de nouveau dans les chants… euh les champs… avec tout son saint-frusquin : charrue, broyeuse d’accotement, chargeur frontal, faucheuse, déchaumeurs, remorque… et ouvrir enfin une nouvelle vie à une utilité digne d’être reconnu…
Cependant le paysan bourru et dodu à souhait n’avait aucune intention de reprendre comme compagnon son tracteur. En effet, bêche, fourche, râteau étaient ses alliés de chaque jour, humblement et efficacement. D’ailleurs, il était devenu dans sa ferme une réduction de lui-même aucun repreneur n’ayant voulu… reprendre ses quelques centaines d’hectares vendus la mort dans l’âme et le pire à une société écran chinoise dont il n’avait pas eu connaissance si ce n’est trop tard…
Ainsi, il lui restait quelques arpents avec un poulailler, une belle terre en jachère, un unique prunier qui donnait une année sur deux. Bref, sa vie n’avait plus rien à construire et la courroie de transmission de ses envies avait cassé irrémédiablement.
Et ce jour-là il fit un rêve étrange, celui de son tracteur qui le tourmentait pour reprendre du service à cultiver quelque que beaux légumineux sur son lopin riche et sain. Et chaque nuit, à heure fixe, ce rêve le poursuivait. Quand, un jour de pleine Lune ne pouvant dormir, il se leva. Chaussons aux pieds, il s’avança vers la porte pour sortir. Il eut une peur bleue au fond des yeux. Le tracteur était là… à son seuil, silencieux et imposant.
— Alors camarade, on reprend du service ensemble ? lui dit le tracteur de sa voix douce de ténor.
Le paysan n’ayant pas le cœur assez solide capota en avant la tête sur la calandre du tracteur.
Depuis ce jour la légende dit qu’un tracteur a enterré son propriétaire à la nouvelle Lune et que l’on entend ronronner ses chevaux a vingt lieues à la ronde.
Morale : ne vous levez pas si vous entendez un tracteur devant votre porte.
© Max-Louis MARCETTEAU 2020
Oh misère Encore une chute macabre et définitive que j’aurais envie d’effacer tant le début me faisait penser à une jolie histoire que je viens de terminer 😉 C’est « et puis Paulette » de Barbara Constantine. Néanmoins, je retiendrai la morale, on ne sait jamais
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Bon jour,
En fait, j’ai peu de textes qui finissent bien … 🙂 Alors, pourquoi ? Je ne sais pas votre Honneur … 🙂
Je ne connais pas cette auteure et titre 🙂
Merci de tes mots et passage.
Max-Louis
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On n’en parle pas parce que actuellement on ne parle plus que du coronavirus, mais beaucoup de tracteurs enterrent leurs propriétaires dans la plus grande indifférence. Quand cela va-t-il cesser ?
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C’est scandaleux ! indignons nous !
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Bon jour Dan,
Effectivement … le suicide des agriculteurs n’a plus de mesure …
Merci de tes mots et passage.
Max-Louis
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J’ai placé ces mêmes mots ici :
http://oncledan.blogspot.com/2020/04/un-elevage-dornithorynques.html
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Je vais faire très attention Max-Louis, merci de cette information ! bon dimanche
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Bon jour Gibulène,
Oui …. l’agriculture a des risques … et pas toujours ceux que l’on soupçonne …
Merci de tes mots et passage.
Bon dimanche également;
Max-Louis
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OK, Max-Louis, si un tracteur frappe à ma porte, je lui demanderais de montrer Pneu blanc avant d’ouvrir.
Sinon, pour la tendance générale de ton histoire, j’ai pensé à plusieurs reprises au dernier roman de Cécile COULON, « Une Bête au paradis ».
Très belle journée à toi.
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Bon jour Jean-Louis,
C’est une bonne précaution effectivement, de demander qui est là ? devant sa porte 🙂
Je ne connais pas cette auteure et titre. Je note.
Merci de tes mots et passage, Jean-Louis.
Bonne journée à toi également.
Max-Louis
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Il faut laisser John dire et masser Fergusson…
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Bon jour,
Euh … je n’ai pas compris les subtilités entre John et Fergusson … désolé …
Max-Louis
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Il s’agit de marques de tracteurs:
John Deere et Massey Fergusson
Mes origines paysannes sont remontées…
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Merci de ces précisions … 🙂
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Ce sont des marques de tracteur….
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Bon jour,
Chat alors …de la bonne humeur avec Boby … 🙂 une pointure dans l’écriture … et la chanson à textes …
Merci pour ce partage 🙂
Max-Louis
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On va se méfier du tracteur qui dort! On ne sait jamais 😉😁
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Bon jour,
Et oui … mais la moissonneuse est bien aussi 🙂
Merci de vos mots et passage.
Mx-Louis
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