Le Paresseux – Chapitre III

Photographie de Pierre-Francois Valck

Il se rattrape comme le basketteur se retient à l’anse du panier (et pas de la corbeille de fruits) et contient son souffle pour remonter sur son arbre telle la montgolfière fouettée par un air chaud. Puis il s’attarde à récupérer, avec cette tendance de maniaque engourdi et dégourdi, un feuillage spécial camouflage pour entreprendre sa future exploration en terrain ennemi. En effet, il ne peut raisonnablement sortir à découvert comme une pomme de pin prête à être dévorée par le premier venu tel l’écureuil qui ne fait pas que dans la noisette. Abandonner son arbre favori, en somme sa maison, est un arrachement telle une dent saine, et Apathu a ce courage des grands de son espèce les Megatherium et Mylodon, c’est dire si l’énergie de ses ancêtres est en lui, pour réussir sa mission.

Le soleil a baissé le rideau après avoir caressé des degrés Celsius jouissifs, une terre aux belles mamelles gorgées de bienfaits, au moment où Apathu s’agrippe à la première branche étrangère qui l’accueille feuillue comme un lit… il s’endort.

© Max-Louis MARCETTEAU

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